Témoignages : 6 femmes dont les conjoints les ont suivies à l’étranger

Suite à la publication de mes articles intitulés « 10 portraits de femmes parties seules vivre à l’étranger » et « 10 témoignages de couples bi-nationaux« , j’avais cette fois envie de publier un article mettant en avant le profil de quelques femmes dont les conjoints ou partenaires les ont suivies dans leur aventure à l’étranger. Elles sont souvent été la locomotive derrière ce projet de vie à l’étranger, ou ont décroché un poste qui a nécessité que leur partenaire les suivent. J’avais très envie de mettre en avant le point de vue du coinjoint que l’on suit, plutôt que celui du conjoint qui suit.

L’idée est de mettre en avant des profils de femmes qui partent avant tout pour elles, car il existe peu de témoignages de ce type, contrairement aux témoignages de femmes qui suivent leur mari expatrié, sujet beaucoup plus traité sur la toile. Attention, loin de moi l’idée de dire que l’un des deux scénarios est « mieux » que l’autre ! J’ai moi-même vécu différents types d’expatriation : partie seule, puis partie pour suivre mon mari. Je souhaite simplement montrer qu’en matière de vie à l’étranger, tous les scénarios sont possible !

Merci beaucoup à ces 6 femmes d’avoir répondu à mes questions, je leur laisse à présent la parole !


Marie-Michelle & Jérome (expatriation en Belgique et au Maroc)

J’avais déjà entamé mon projet d’études à l’étranger avant de rencontrer mon conjoint, également canadien, ici au Québec. J’ai mis cartes sur table dès le début de notre relation et Jérome a choisi de s’engager avec moi et avec mon projet. Nous avons emménagé ensemble après 3 mois de fréquentation, puis nous sommes partis une demi année à Liège (Belgique) après 6 mois de vie commune. L’adaptation a été très facile, à un point tel que nous n’aurions jamais voulu quitter cet endroit où l’on se sentait chez nous ! Le travail m’a ensuite offert de me déplacer pour une année complète au Maroc. Nous avons tous les deux dit oui à l’expatriation, mais avec du recul j’ai compris que mon conjoint l’avait fait pour moi, pour m’offrir cette expérience professionnelle. Cette expatriation ne s’est pas faite sans tensions : problèmes de visa, impossibilité pour mon conjoint de travailler, accident de voiture, stress, anxiété et j’en passe ! J’avoue m’être sentie coupable d’avoir entrainé mon conjoint dans une telle situation. Toutefois, celui-ci était mon ancrage, ma stabilité dans ce tourbillon que je n’aurais pu affronter sans lui. C’est le retour précoce au Canada qui a été le plus difficile en décembre 2017. Dans les 18 premiers mois de notre relation, nous nous étions habitués à l’instabilité, à bouger constamment, à nous adapter à de nouveaux environnements. Au retour, on a eu besoin de prendre un temps chacun de notre côté, pour laisser retomber la pression et les sentiments négatifs face à notre dernière expérience, ainsi que de retrouver qui on était et ce qu’on voulait dans la vie. Aujourd’hui, notre relation a évolué sous un angle différent et on apprend graduellement à connaitre et à respecter les nouvelles personnes que nous sommes.

Lucie & Marc (Nouvelle-Zélande)

Avec Marc, nous sommes ensemble depuis 7 ans. Nous nous sommes rencontrés à Londres pendant que j’y faisais mon stage de fin d’étude. Pendant toutes années, nous avons vécu en Angleterre : Londres, Hertfordshire puis East Anglia. Nous sommes un couple franco-britannique. Début 2018, on a commencé à parler de partir à l’étranger pour différentes raisons, sans avoir un endroit précis en tête. Il fallait juste un pays où au moins l’un de nous pourrait trouver un travail facilement et un visa (on cherchait hors U.E), personnellement, je voulais aussi rester en pays anglophone. Ces critères nous ont amené à regarder du côté de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie. On s’est mis d’accord sur le fait que le premier qui trouvera un poste sera suivi par le second, et il se trouve que j’ai été la première à recevoir une offre d’emploi très intéressante. Logiquement, il m’a suivi : il est sur mon visa de travail qui lui permet heureusement de travailler en Nouvelle-Zélande sans restriction (tandis que je dois rester dans la même entreprise). J’ai commencé à travailler dès en arrivant donc c’est Marc qui s’est occupé de la logistique : visiter des appartements, trouver une voiture, prendre les différents RDV etc pendant que j’étais au boulot. J’aime mon boulot tandis lui est dans une phase où il veut tenter autre chose après 12 ans à travailler dans le même domaine. Cette expatriation (c’est sa première fois), c’est aussi l’occasion pour lui de changer de carrière. Ca fait seulement 3 mois que nous sommes à Auckland donc on est encore en phase d’adaptation.

Vous pouvez suivre les aventure de Lucie sur son blog My Tour du Globe.

Adeline & Andrea (expatriation au Maroc et aux Pays-Bas)

Ma  relation avec Andrea a commencé à cheval entre 2 pays. Il est italien, je suis française, nous nous sommes connus en Suisse et j’ai très vite décidé de le rejoindre en Italie. Une reconversion professionnelle et un séjour en France plus tard, quand l’occasion s’est présentée de partir vivre et travailler à l’étranger, nous avons discuté ensemble des offres, des destinations, des conditions de vie et avons accepté l’offre au Maroc d’un commun accord. C’est moi qui ai trouvé un poste en premier. Je suis prof de FLE (Français Langue Etrangère), et ce métier me permet de trouver du travail sur tous les continents. C’était très important pour moi qu’aucun d’entre nous ne suive l’autre à contrecœur et qu’aucun de nous ne mette ses projets entre parenthèses pour l’autre. Au final, l’expérience a globalement été très réussie. Nous avons tous les deux beaucoup aimé cette vie au Maroc, et après presque 2 ans, nous avons décidé de poursuivre l’aventure ailleurs. Le seul point négatif est que malgré que notre projet ait été commun et que nous nous soyons bien renseignés avant de sauter le pas, les tracasseries administratives ont freiné sa carrière puisqu’au bout de quelques mois pour une question de visa, il ne pouvait plus travailler au Maroc. Nous avons donc décidé de rentrer en Europe, toujours ensemble, et cette fois nous tentons l’expérience aux Pays Bas, où tous les ingrédients semblent être réunis pour que notre avenir professionnel soit plus serein. Nous ne savons pas combien de temps nous resterons ici, mais dans tous les cas le choix se fera toujours à deux.

Vous pouvez suivre les aventure d’Adeline et Andrea sur leur blog Map & Fork.

Marie et Pierrick (expatriation aux Etats-Unis)

Pierrick et moi, nous sommes partis vivre aux Etats-Unis en 2013. À l’époque, je venais de soutenir ma thèse de doctorat en Astronomie et nous rêvions depuis longtemps de partir à l’aventure. Tous les deux originaires de Normandie, et après avoir vécu à Paris, Aix-en-Provence et Grenoble, nous étions ensemble depuis 10 ans lorsque nous avons posé nos valises à Washington DC. Depuis, nous avons déménagé deux fois, tout d’abord à Baltimore puis à Los Angeles, où nous vivons actuellement. Si  aujourd’hui nous sommes ravis de notre situation, nous avons rencontré des difficultés liées à l’isolement, à l’absence de repères et à de nombreux doutes quand à notre choix de s’expatrier. J’avais pour ma part décroché un postdoc dans un tout autre domaine que l’Astronomie. Quand à Pierrick, il avait quitté son CDI pour me suivre. À un moment, nous nous sommes demandés si nous avions pris la bonne décision. Depuis, j’ai retrouvé un contrat postdoctoral dans mon domaine et Pierrick a également trouvé un travail, deux ans tout juste après avoir posé le pied sur le sol américain. En dépit des difficultés, si c’était à refaire, nous le referions sans hésiter. En ce qui me concerne, cette expérience m’a appris à relativiser, à accepter de prendre des risques mesurés et à embrasser les incertitudes. Pour moi, une expatriation c’est un apprentissage accéléré de la vie. Mon travail m’amenant à bouger régulièrement, j’ai la chance d’avoir un conjoint très flexible de ce côté. Il s’adapte à toutes les situations et c’est ce qui nous a beaucoup aidé! Je suis consciente que le schéma d’un homme qui quitte tout pour suivre sa conjointe est encore l’exception, mais si je connais quelques autres couples qui ont également tenté l’expérience avec succès. Je trouve très encourageant de voir les mentalités évoluer, et si je peux y contribuer par mon témoignage ce serait une belle récompense.

Martina et Cécile (expatriation en Angleterre)

J’ai rencontré ma copine en ligne un soir, et nous sommes ensemble depuis 4 ans. Nous allons nous marier en Novembre cette année. Je venais de déménager à Portsmouth depuis les Midlands après avoir trouvé un super emploi. Nous avons commencé à nous parler sur Skype, puis je lui ai proposé de venir me voir. Je voudrais souligner que je suis Italienne et que je ne parlais plus français depuis 10 ans au moins, et à l’époque, elle n’était pas très douée en Anglais. La barrière de la langue a fait qu’au moment de son déménagement, je n’avais pas du tout compris qu’elle s’installerait chez moi ! S’adapter à cette nouvelle vie a été une démarche drôle mais difficile. En toute honnêteté, je ne me suis pas sentie la « locomotive », c’était plus « marcher à l’aveugle » dans une vie a 2 non prévue, et apprendre à se comprendre (on se parle encore dans un mix de français, italien et anglais au quotidien). Elle a eu des difficultés à s’adapter à une nouvelle culture et a se recréer des habitudes ici au début, mais on a créé à la maison notre petit cocon italo-français (surtout pour la nourriture). Maintenant, elle a un emploi permanent et nous avons une maison à nous. On vit toujours en Angleterre, mais on commence à rêver d’une vie ailleurs. Après 6 ans passés ici, j’ai à nouveau l’envie de partir, d’essayer de nouvelles choses, et elle aussi. Mais j’ai toujours dit que l’Angleterre c’était mon Amérique, et je peux le confirmer. Ce pays m’a permis de me connaître, de devenir qui je suis, chose que l’Italie ne pouvait pas m’offrir.

Adeline (expatriation au Canada)

Après avoir fini mes diplômes en France, mon travail (chercheur) suppose de partir à l’étranger pour une plus ou moins longue période. Sachant que mon conjoint de l’époque (Anthony) ne parlait pas anglais alors que je voulais pratiquer le mien durant cette expérience, une amie déjà partie à Québec (la ville) nous recommanda de tenter Montréal, ce que nous fîmes. Mon intégration se fit rapidement par le biais du travail mais elle fut plus difficile pour mon conjoint.  Nous nous y sommes progressivement éloignés, lui rencontra une personne qui était plus proche de ses attentes et nous nous sommes séparés après un an de vie là-bas. Cela n’enlève ne rien le plaisir d’organiser notre départ (mon virus du voyage vient probablement de là) et je pense que cette expérience nous a permis à tous les deux de mieux nous connaître. Le plus drôle tant que, même si son intégration fût plus lente, mon ex-conjoint fût celui qui resta au Québec alors que mes aventures me poussèrent de nouveau à changer de pays. Mais cela fait partie d’une autre histoire !


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Un projet de vie expat ou un changement de vie professionelle en vue ? Je suis disponible pour vous aider dans votre projet de vie à l’étranger, quel qu’il soit, et propose des séances d’aide et de discussion par Skype. Je propose également des cours d’apprentissage de l’Anglais de tous les jours. Pour en savoir plus, rendez-vous sur cette page !

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Ecrit par :
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2 Commentaires

  • J’aime beaucoup ces témoignages, je rêverai d’en partir travailler et vivre à l´etranger mais la barrière de la langue et les différentes difficultés Adm me bloque un peu.
    En tout cas très joli article

    • Bonjour Mylee, merci beaucoup pour ce message, c’est très gentil ! Je suis ravie de lire que cet article te plaît 🙂 Je comprends tes hésitations concernant un départ vers l’étranger : c’est une bien belle aventure mais aussi une décision qui se réfléchit bien. J’espère que les articles de mon blog t’apporteront des réponses ! A très bientôt, Gabrielle

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