Comment et pourquoi je suis devenue freelance

Je suis devenue freelance en marketing il y a environ 2 ans et demi, et c’est un statut qui a changé ma vie pour le mieux. Je parle du sujet de la vie freelance dans plusieurs articles de mon blog car je sais qu’il intéresse beaucoup de personnes, mais qu’il soulève également de nombreuses questions. Pour moi, il n’existe pas de bonne ou de mauvaise réponse. Je ne pense pas que cela soit mieux d’être freelance que d’être salarié. Les deux statuts possèdent leurs avantages et leurs inconvénients. L’important, c’est de peser le pour et le contre par rapport à votre situation personnelle. De trouver ce qui vous correspond à vous, à votre mode de vie idéal, à vos aspirations et à votre personnalité.

Pour vous aider dans votre réflexion, vous me demandez souvent quel est mon parcours et comment je suis devenue freelance. C’est un statut professionnel qui en fait rêver certains (pour la flexibilité et la possibilité de créer une activité à son image), et qui fait peur à d’autres (à cause de la peur de l’instabilité financière que cela peut parfois engendrer, ou de l’isolement). Vous vous demandez aussi quel type de profession j’exerce en tant que freelance. Voici donc un article assez personnel où je réponds à ces questions et où je vous parle de mon parcours professionnel. Mais notez bien que chaque freelance possède une histoire différente, et que chaque parcours est unique. Il me semble donc important de parler à plusieurs freelances avant de vous lancer car il n’existe pas de “recette magique”, simplement une multitude des parcours individuels. En espérant que cela vous aidera dans votre réflexion, je vous souhaite une bonne lecture !

Ma vie professionnelle avant mon statut de freelance

Pendant environ 6 ans, de 2010 à 2016, j’ai été salariée. J’ai travaillé dans le domaine du marketing digital en entreprise, à Londres et à Lisbonne. Deux Masters en poche (un en sociologie et l’autre en relations internationales), je ne savais pas trop ce que je voulais faire comme travail. J’aurais rêvé d’être écrivain ou sociologue, mais la précarité financière du premier et la longueur des études doctorales du second m’ont fait peur. Et je savais une chose avec certitude :  je voulais partir vivre à l’étranger. J’ai donc débarqué à Londres en février 2011, et quelques heures seulement après mon arrivée, j’ai décroché un poste d’éditrice web et community manager pour une entreprise dans le domaine du voyage (chez Hostelworld/HostelBookers).

Je travaillais dans la petite équipe marketing française composée de 2 à 4 personnes en fonction des périodes. Je suis restée dans cette entreprise pendant 3 ans et demi, en progressant au sein du département marketing : après éditrice, je suis passée Senior Editor (donc en charge de tous les contenus du site : site internet, blog, newsletters, médias sociaux, communiqués de presse, je faisais aussi beaucoup de traductions de l’anglais au français), puis SEO Executive (désolée pour le jargon pour ceux qui ne sont pas dans ce milieu, je ne détaillerais pas exactement ce qu’est cette branche du marketing car ce n’est pas le sujet de cet article, mais cela parlera peut-être à certains !), changeant légèrement de branche dans le marketing. Dans ce poste, j’étais en charge des campagnes marketing et aussi des relations presse en France, le tout dans le but d’assurer à l’entreprise un bon référencement naturel sur Google. Puis j’ai décroché un poste (toujours en SEO, référencement, marketing de contenu, campagnes etc) dans une agence marketing de Londres à deux pas de St Pancras, un endroit branché avec des collègues très sympa, mais où je n’ai pas aimé travailler car j’étais très stressée : j’avais de gros clients comme HSBC et je ne me sentais pas dans mon élément dans ce milieu très « corporate ». J’ai beaucoup appris, mais le travail en agence n’était pas fait pour moi.

J’ai donc saisi une opportunité au vol, un peu tombée du ciel : mon ancien directeur du marketing chez Hostelworld venait de passer directeur du marketing pour une grosse start-up anglo-portugaise qui avait le vent en poupe à Lisbonne, au Portugal. Il m’a proposé le poste de marketing manager France pour l’entreprise. Un poste assez stressant mais où j’ai aussi beaucoup appris car j’étais la personne en charge du marché francophone, et qui m’a permis de vivre presque 2 ans à Lisbonne. Pendant toutes ces années, à Londres et à Lisbonne, j’avais dans un coin de ma tête l’idée qu’un jour, j’aurais aimé devenir freelance. Le rythme en entreprise m’épuisait, je n’étais pas épanouie et j’avais beaucoup de mal à me projeter dans cette vie sur le long ou même le moyen terme. Mais je ne savais pas trop comment devenir freelance. Jusqu’au jour où…

Mon passage au statut de freelance

Après 2 ans à Lisbonne et dans une relation à distance avec mon petit-ami britannique (maintenant mari) qui vivait lui en Angleterre, je décidais de faire passer ma vie personnelle avant ma vie professionnelle. J’étais épuisée par 2 années de travail très intenses pour créer et faire décoller un marché de toute pièce en France. Après des business trips à répétition, très peu de vacances et l’impression de ne jamais pouvoir réellement décrocher, je décidais que la vie de salariée n’était plus pour moi. Aussi, même si j’aimais le Portugal, j’avais envie de rentrer vivre en Angleterre, pays qui me manquait et où j’avais envie de m’installer avec mon petit-ami. J’ai donné ma démission en me disant que je verrais bien une fois rentrée en Angleterre. J’avais quelques économies et je partais m’installer à Leicester dans la région des Midlands (où mon petit-ami travaillait), une grande ville peu chère où j’avais quelques mois devant moi avant de m’inquiéter de mes finances, et où je partageais le coût de la vie avec ma douce moitié. Mais surprise, quelques jours après avoir donné ma démission à Lisbonne, mon directeur du marketing m’a proposé de continuer à travailler pour eux à distance et en tant que freelance, depuis l’Angleterre. J’ai accepté tout de suite, et pendant quelques mois, ils ont été mon seul client. Je travaillais pour eux trois jours par semaine, et à côté de ça, je peaufinais mon manuscrit de récits de voyage, et je créais L’Allée du monde. Entre temps, je me suis inscrite en tant que freelance en Angleterre (et j’explique toutes les démarches dans cet article). J’avais toujours rêvé de créer mon blog à moi (après avoir géré des blogs d’entreprise pendant 6 ans), et je décidais donc de gagner moins d’argent mais de me laisser du temps pour créer mon activité sur mesure et lancer mon blog. Si au début de mon activité de freelance, je n’étais pas certaine de le rester, j’ai vite compris que dans mon cas, ce mode de vie était plus adapté à ma personnalité.

Quelle activité j’exerce en tant que freelance  

 

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Humeur du jour : work from home avec tasse de thé et chocolat 🍫☕️ Plein de projets à venir en mars et avril, entre la conférence « S’expatrier, mode d’emploi » à Paris le 21 mars, de belles et nouvelles collaborations à annoncer bientôt et de supers articles à écrire pour mon blog. Busy times, comme diraient les Anglais, mais ça bouge dans le bon sens, et cerise sur la gâteau : notre nouvelle maison commence à prendre forme ! Admirez ce nouveau mur parfaitement peint 😎😏 Qu’est-ce que vous faites de beau en mars ? #workfromhome #home #athome #silenceplease #workinprogress #freelance #blogger #writer #consultant #marketingdigital #marketing #blogging #blog #tea #cupoftea #tealover #chocolate #homeinspo #books #bookshelf #homedesign #homedecor #design123 #diy #expat #expatlife #uk

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Au fil du temps, j’ai trouvé d’autres clients, et j’ai appris à me sentir bien dans mon statut de freelance (je parle dans cet article des difficultés que j’ai rencontrées et de comment les surmonter). J’ai trouvé la presque totalité de mes clients actuels via le réseau professionnel que je m’étais constitué lors de mes années en tant que salariée. Par bouche-à-oreille, mes anciens collègues qui sont toujours salariés me recommandent à leur entreprise, ou alors sont eux-mêmes passés freelances et me proposent de les rejoindre et de travailler pour certains de leurs clients (mais notez que beaucoup de freelances démarchent eux-mêmes de nouveaux clients, ou les trouvent via des plateformes de freelances comme Malt). Je me concentre surtout sur la rédaction de contenus marketing, le conseil en stratégie de « content marketing » à des fins SEO et la traduction anglais-français, et je fais aussi un peu de community management et de campagnes RP. Mes clients sont presque tous des entreprises anglophones qui vendent leurs produits en France et qui ont besoin de quelqu’un pour les aider dans leurs activités marketing en français. Aujourd’hui, à cela vient s’ajouter du bénévolat que je fais pour une organisation caritative irlandaise que j’aide à s’implanter en France grâce à diverses actions marketing. Et bien sûr ce blog qui a pris beaucoup d’ampleur, et grâce auquel je génère un revenu complémentaire par le biais des séances d’aide à l’expatriation que je propose sur Skype (mais pas via la publicité, car je n’en fais pas sur L’Allée du monde – vaste sujet et un jour j’écrirais sur mes conseils en blogging !). Une activité qui me plaît énormément et que j’aimerais développer dans le futur en faisant en sorte que mon blog continue à grandir. Mon objectif à moyen terme est de pouvoir consacrer plus de temps au développement de L’Allée du monde, et de travailler majoritairement à mon blog (et donc d’en vivre, mais d’une façon éthique et qui apporte quelque chose à vous, mes lecteurs !).

Mes motivations


Mes motivations liées au statut de freelance sont doubles : avoir un mode de vie plus équilibré entre travail et vie personnelle car je me fatiguais vite lorsque je travaillais en entreprise, et que je détestais devoir passer 2 heures par jour ou plus dans les transports en commun. Et pouvoir en parallèle créer mon blog et me lancer dans ce qui ressemble de plus en plus à de l’entreprenariat grâce à L’Allée du monde. Créer ma propre activité professionnelle, et passer du temps à travailler sur des projets qui ont du sens pour moi. Avoir du temps pour me former et m’instruire sur des sujets qui m’intéressent, ou prendre plus soin de moi en faisant de longues marches au milieu d’une journée de travail ou en méditant. Pouvoir travailler de n’importe où, peu importe le pays dans lequel je vis (car j’ai une fâcheuse tendance à beaucoup déménager, de pays en pays, et j’ai un mari universitaire, et croyez-moi, ils ont la bougeotte !). Certains peuvent faire tout cela en restant salarié, mais pour moi, c’était simplement incompatible. Je sais également que j’ai de la chance, car le marketing digital est une industrie qui se prête particulièrement au télétravail et que je connais beaucoup de personnes travaillant dans ce secteur qui sont devenues freelances et/ou consultantes. Dans l’industrie du marketing digital, être freelance n’est pas si étrange que cela, et c’est un choix de carrière tout à fait “accepté” (du moins au Royaume-Uni). D’ailleurs, devenir freelance ne veut pas dire faire une croix sur une carrière ambitieuse : vous pouvez tout à fait être auto-entrepreneur et monter votre propre affaire, ou avoir un portefeuille client fourni et “prestigieux” qui vous permet de travailler sur des projets passionnants (à chacun d’apporter sa définition au mot prestigieux, je n’aime pas tellement les jugements de valeurs de ce type, mais disons des grands groupes internationaux très connus).

A mon tour d’être curieuse à présent ! Pourquoi avez-vous souhaité lire cet article ? Êtes-vous freelance, en passe de le devenir, en pleine réflexion à ce sujet ? La discussion est ouverte !


Rendez-vous sur la page « Services » de mon blog pour tout savoir sur mes séances d’aide à l’expatriation

Un projet de vie expat ou un changement de vie professionelle en vue ? Je suis disponible pour vous aider dans votre projet de vie à l’étranger, quel qu’il soit, et propose des séances d’aide et de discussion par Skype. Je propose également des cours d’apprentissage de l’Anglais de tous les jours, ou relatif à votre domaine professionnel. Pour en savoir plus, rendez-vous sur cette page !

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2 Commentaires

  • Merci de détailler autant ton expérience ! J’hésite à basculer freelance après une vie pro uniquement salariée, ces articles m’aident énormément dans ma réflexion. Je suis dans le digital aussi, donc je comprends tout le jargon 😉
    Je me laisse quelques mois (cet été) pour réfléchir, scanner le marché, et faire mûrir l’idée… Les points « challenge » pour moi sont par rapport au fait de travailler seule… J’ai fait beaucoup de remote working (d’Amsterdam en bossant pour Londres), et autant j’aime bosser seule et être dans ma bulle (niveau productivité/efficacité y’a pas photo!), autant avoir une équipe et des collègues est quelque chose d’important pour des micro-interactions, des lunch et pauses cafés… Sans payer une fortune un abonnement à WeWork pour accéder à ce même environnement ! Et le fait de ne pas parler la langue, qui peut être un élément bloquant ici.
    A voir… Je file lire tes autres articles sur le sujet et me refaire un autre café, et on verra comment l’été se concrétisera 🙂

    Belle journée,
    xx

    • Merci pour ton commentaire et de partager ce beau projet avec moi ! Tu as totalement raison de prendre ton temps pour réfléchir à ce changement, c’est toujours mieux de pouvoir y réfléchir et de peser le pour et le contre. Après je dis souvent que rien n’est définitif : une amie passée freelance en même temps que moi est retournée à un poste salarié car travailler de chez elle ne lui convenait pas… c’est toujours possible ! Quand tu dis payer une fortune pour un abonnement à WeWork, tu veux dire payer pour travailler depuis un expace de co-working ? Car ces drniers sont une option en effet, il y a en a sûrement des moins chers ! Après, tu peux aussi activement chercher d’autres freelances dans ta ville et organiser des sessions de travail dans des coffeeshops ou dans une bibliothèque du coin. Je fais ça avec une amie freelance rencontrée par hasard il y a deux ans sur… Twitter! Tiens-moi au courant de tes réflexions, on en reparle ! Gabrielle xx

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