Travailler dans une langue étrangère : c’est difficile ?

Travailler en Angleterre

On m’a posé cette question plusieurs fois, et je me la posais moi-même il y a quelques années, alors que j’ai commencé à travailler à l’étranger, aux Etats-Unis et en Angleterre : à quoi s’attendre lorsque l’on commence un stage ou un emploi dans une langue étrangère que l’on ne maîtrise pas encore complètement ? C’est intimidant au début, mais une fois jeté dans le grand bain, on s’en sort très bien, tout simplement parce qu’il le faut, et qu’il s’agit aussi de quelque chose de satisfaisant, de se rendre compte que l’on parle suffisamment bien une autre langue pour pouvoir décrocher un poste dans cette langue. Je l’ai fait, beaucoup de mes amis l’ont fait, nous avons tous survécus, mais il est vrai qu’il va sans doute falloir vous adapter et accepter quelques petits désagréments (qui sont contre balancés par des côtés positifs aussi). Les quelques points ci-dessous devraient vous aider à savoir ce à quoi vous attendre !

Travailler à l’étranger, dans une autre langue : points de repères

 

Faites confiance à votre employeur

Si vous avez obtenu le poste après avoir passé un entretien à l’oral (sur Skype, au téléphone ou en personne) dans la langue en question, ne vous inquiétez pas : votre employeur n’aurait pas donné le poste à quelqu’un qu’il juge incapable d’interagir correctement avec le reste de l’équipe ou des clients. Si vous avez décroché le job, cela signifie que vous vous êtes fait comprendre. Votre niveau de langue n’est peut-être pas parfait, mais il a été jugé suffisant par votre interlocuteur, qui vous a compris. Vous êtes peut-être un peu trop dur avec vous-même (en fait, j’en suis certaine!). Si vous n’avez pas décroché un poste à cause de cette raison précise, ne vous découragez pas. Il est possible de progresser à une vitesse fulgurante dans une langue étrangère, et gratuitement. Lisez mes conseils à ce sujet, et réessayez de passer un entretien d’ici quelques semaines. Vous verrez que vous réussirez, même si cela prend un peu plus de temps que prévu.

La fatigue

L’un de mes souvenirs les plus vifs concernant mes premières expériences professionnelles en Anglais alors que mon niveau était encore “intermédiaire” est l’extrême fatigue que je ressentais après chaque journée de travail, surtout après des réunions de groupe ou, encore plus épuisant, individuelles. Je rentrais chez moi le soir après le travail, mangeais en quelques minutes et m’écroulais au lit, dormant souvent 10h. J’ai eu ce rythme pendant mes trois premiers mois à Londres, puis progressivement j’ai remarqué que parler l’Anglais au quotidien devenait plus naturel, et que j’étais moins fatiguée en rentrant le soir. Globalement, il est difficile de se concentrer plus de 20 minutes de manière continue dans une langue étrangère que l’on ne maîtrise pas parfaitement. Très souvent, vous aurez tendance à décrocher, et à perdre un peu le fil, mais ce n’est pas très grave, vous vous rattraperez par email ou en demandant à des collègues si vous avez l’impression d’avoir raté un détail. Le point suivant vous aidera également pendant ces moments où vous “décrocherez”.

Prenez des notes

Très important : ne vous rendez pas à une réunion, de groupe ou individuelle, sans un bloc-note ! Même si vous décrochez un peu pendant la réunion, prenez autant de notes que possible, que vous pourrez relire au calme et organiser après coup. S’il s’agit d’une entrevue avec une seule personne, demandez à votre interlocuteur de récapituler les points importants de la discussion à la fin de la réunion, en lui disant que vous voulez être certain(e) d’avoir toutes les informations importantes. Cela vous fera passer pour quelqu’un de professionnel, et vous permettra de relire les points que vous aurez notés, et d’ajouter ceux qui seraient passés entre les mailles du filet. Ce point précis m’a sauvé la mise plusieurs fois pendant mes premières expériences professionnelles en Anglais. Ce conseil vaut également pour toutes démarche administrative que vous auriez à effectuer : prenez des notes des informations que l’on vous donne à l’oral (pièces justificatives à fournir, dates importantes, montants à régler etc).

Comment les gens vous voient

Il est très probable que les gens vous perçoivent différemment dans une langue étrangère que lorsque vous vous exprimez dans votre langue natale. Moi qui suis plutôt quelqu’un de vivant, lorsque j’ai vécu au Canada anglophone un mois au tout début de mon apprentissage de l’Anglais, les gens disaient de moi que j’étais quelqu’un de timide et de discret (j’ai surpris deux amies anglophones avoir cette conversation à mon sujet dans les toilettes d’une station service pendant un road trip, amies qui ignoraient que je me trouvaient dans les toilettes en même temps qu’elles. Elles avaient été surprises de m’entendre rire autant avec un ami français pendant le voyage !). C’est simplement que lors des discussions, cela me prenait tellement de temps de trouver les bons mots pour formuler ce que je voulais dire, que lorsque j’étais enfin prête à rejoindre une discussion avec un point précis, mes amis anglophones étaient passés à autre chose, et ainsi de suite. Cela signifie qu’au final, je parlais assez peu. Ce point précis a été frustrant au début, car j’ai souvent eu l’impression de passer pour une “simplette”, avec des interlocuteurs qui pensaient que je ne comprenais pas, alors que j’avais simplement du mal à répondre rapidement. Même pour ceux qui maîtrisent déjà très bien plusieurs langues étrangères, il a été prouvé par des linguistes que nous avons une voix et une personnalité différente dans des langues différentes. Il faut donc se faire à l’idée que même dans 20 ans, les gens ne vous verront pas de la même manière en français que dans n’importe quelle autre langue ! Cela fait partie de l’expérience de vie à l’étranger.

Avoir foi dans les autres

Si vous osez leur demander, certains « natifs » seront très contents d’aider, surtout si vous montrez un réel intérêt pour leur langue ou leur culture. Repérez, dans votre entourage personnel ou professionnel, les personnes qui semblent les plus patientes et enclines à vous aider à améliorer la langue que vous souhaitez apprendre. D’expérience, il y a toujours quelques personnes comme ça, même au travail. Il s’agira souvent de personnes ayant également vécu à l’étranger ou ayant un conjoint d’un autre pays, qui sont plus sensibles à ces questions là. Globalement, mis à part dans quelques boutiques où j’ai eu affaire à des employés mal lunés qui semblaient irrités par mon accent étranger ou ma lenteur, je n’ai jamais eu de remarques désobligeantes de collègues parce que je parlais trop lentement, ou ne parvenais pas à m’exprimer parfaitement. Lorsqu’ils voient que vous êtes réellement motivés par le fait d’apprendre leur langue natale, les gens réagissent plutôt bien, alors demandez de l’aide !

Cela ira mieux au bout de quelques mois

Les difficultés liées au fait de travailler dans une langue étrangère s’estomperont rapidement, car le fait d’être immergé quotidiennement dans un environnement international vous aidera à développer rapidement la langue que vous parlerez tous les jours. En fonction de votre niveau à votre arrivée dans le poste, comptez 2 à 6 mois !


Un projet de vie à l’étranger ? Je suis disponible pour vous aider dans votre projet d’expatriation, quel qu’il soit, et propose des séances d’aide et de discussion par Skype à un prix abordable. Je vous guide pas à pas, par le biais de discussions Skype et d’emails de suivi comprenant tous les liens importants. Je propose également des cours d’apprentissage de l’Anglais de tous les jours, ou relatif à votre domaine professionnel. Envoyez-moi un email à l’adresse gabrielle@lalleedumonde.com pour me parler de votre projet, et discutons-en. Pour en savoir plus, rendez-vous sur cette page !

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4 Commentaires

  • Bon sang ton article est plein de vérités je trouve !
    Faire confiance à son employeur: mais totalement d’accord!! S’il pense qu’on en est capable, alors on l’est. Et une fois sur le tas, quand on n’a plus le choix, on se découvre des ressources insoupçonnées!
    La fatigue: oh oui c’est fatigant!! Ca nous sollicite intellectuellement beaucoup plus qu’on ne peut l’imaginer, moi aussi ça m’avait surprise au début.
    Comment les gens nous voient: et bien c’est la même pour moi, et c’était assez énervant. J’étais déçue de moi même, de ne pas arriver à paraitre aussi vivante que je l’étais en vérité.
    Mais comme tu dis, tout s’arrange au fil du temps, on s’améliore et on prend de l’assurance, et ça c’est top! 🙂

    Au fait, merci beaucoup pour ton commentaire. J’y ai répondu mais je sais que les gens vont rarement lire les réponses, alors je te remercie ici, ça m’a fait très plaisir!! ^_^

    • Oh, ça me fait très plaisir que tu te retrouves dans cet article que j’ai beaucoup aimé écrire ! On m’a souvent posé cette question, « Travailler dans une langue étrangère, est-ce que c’est difficile? ». J’ai fait la réponse la plus honnête possible, pour dédramatiser, mais aussi mettre en avant que comme tout challenge, il s’accompagne de moments difficiles… Puis-je te demander dans quelle langue/pays étranger tu as travaillé ? Es-tu de retour en France, dans le Sud, maintenant ? Ca m’intéresse ! De rien, vraiment, pour mon commantaire, j’ai tellement aimé lire ta série sur les Keys. Ca m’a rappelé à quel point je suis tombée amoureuse de la Floride, et aussi cet épisode de la tempête que j’avais refoulé très loin dans ma mémoire, mais qui avait été très effrayant.

      • J’ai travaillé en Irlande, à Dublin, mais j’étais dans un service clientèle français. En fait mon commentaire mélange deux expériences :
        – je travaille 50% en anglais de par mon travail dans le conseil en informatique, en sous-traitance pour notre célèbre avionneur national. Au début c’était très compliqué pour moi, puis petit à petit ça s’est fait. Ceci dit des fois je perds le truc d’un coup, et je me retrouve à bégayer de nouveau et à chercher mes mots. XD
        – et en Irlande, j’ai vécu la perception différente des gens, de par le fait que l’anglais ne m’était pas naturel lors de mes échanges avec les locaux en dehors du travail.
        J’y ai vécu un peu moins d’un an en 2007-2008 et depuis je suis revenue en France, dans le Sud Ouest à Toulouse.
        Voilà voilà tu sais tout. 🙂

        • Merci pour ta réponse ! Je vois que tu as eu l’occasion de vivre les mêmes choses que moi en terme de travailler dans une langue étrangère, qui plus est l’accent irlandais n’est pas toujours facile à comprendre quand on est pas habitué !

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