5 conseils que j’aurais voulu avoir avant de partir vivre à l’étranger

Ceux qui me suivent régulièrement savent que parler d’expatriation et de vie à l’étranger est l’un de mes sujets préférés. C’est parceque pas une expérience de vie dans un autre pays n’est la même ! J’ai demandé à 5 de mes blogueurs de voyage préférés, dont j’admire particulièrement le travail et le parcours dans différentes parties du monde, de me parler de leur expérience d’expatriation. A tous, j’ai demandé de répondre plus spécifiquement à une question, toujours la même : si vous deviez n’en choisir qu’un, quel conseil auriez-vous voulu avoir avant de partir vivre à l’étranger ? J’ai posé cette question car en maintenant 7 années de vie à l’étranger, j’ai parcouru un long chemin composé de différentes phases et étapes, qui auraient peut-être été plus faciles si j’avais été consciente de certaines choses.

Ces blogueurs ont vécu ou vivent au Maroc, au Japon, aux Etats-Unis, au Canada, en Suède ou en Argentine, et partagent ici avec vous et moi leurs conseils et parcours, avec sincérité et bienveillance. Merci à eux d’avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions, qui, je l’espère, vous inspireront dans votre propre parcours de vie à l’étranger, que vous y viviez déjà, planifiez de partir, ou soyez rentrés dans votre pays d’origine !

Et vous, avec le recul, quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui s’apprête à partir vivre dans un autre pays ?


Audrey et Mickael, du blog Refuse to hibernate

Leur conseil : N’ayez pas peur, il y a une grosse communauté de Français à l’étranger pour vous soutenir

Audrey et Mickael du blog Refuse to Hibernate au Canada
Audrey et Mickael du blog Refuse to Hibernate au Canada

A propos du blog : “Refuse to hibernate”, c’est notre recueil de souvenirs. Nous l’avons commencé en juillet 2015 lorsque nous étions à Paris et notre but premier était de tenir au courant famille et amis de nos aventures au Canada.

Endroits où vous avez vécu et pour combien de temps : nous sommes français, Audrey est parti 9 mois en Angleterre pour être au pair et nous vivons actuellement à Montréal au Canada depuis bientôt un an et demi.

Plus grande peur/inquiétude avant de partir ? De rentrer bredouille ! Nous avions peur de ne pas trouver de travail dans notre domaine, d’épuiser nos économies et de devoir rentrer en France sans avoir pleinement tenter cette aventure de PVT au Canada. Ce que nous aurions vécu comme un échec. Résultat : nous avons tous les deux trouvé un travail dans notre domaine rapidement.

Le conseil que vous auriez voulu avoir avant de partir vivre à l’étranger : n’ayez pas peur ! C’est facile à dire mais honnêtement ce n’est pas si dure de tout quitter et de recommencer ailleurs. Il y a peut être le facteur couple qui fait que nous ne nous sommes jamais senti seul mais il y a une grosse communauté d’expat français partout dans le monde. C’est simple de faire de belles rencontres qui nous mettent du baume au coeur quand la France nous manque. Le plus dure, lorsque l’on est très famille, c’est d’accepter de vivre loin de ses proches et de “louper” des moments importants : anniversaires, naissances…

 

Lucie, du blog Voyages et Vagabondages

Son conseil : ne pas tout vouloir planifier à l’avance et éviter les agences d’expatriation

Lucie du blog Voyages et Vagabondages ay Japon
Lucie du blog Voyages et Vagabondages au Japon

A propos du blog : Voyages et Vagabondages est un blog de voyage sur le voyage en solo et au féminin, sur le nomadisme digital et sur mes aventures autour du monde, évoluant selon mon profil de voyageuse au cours de ces 6 dernières années.

Endroits où tu as vécu et pour combien de temps : un an Erasmus en Suède, un stage de six mois à Montréal, trois ans d’expatriation à Londres, un an de PVT en Argentine et je suis actuellement en PVT au Japon. Je suis partie vivre en Suède à 19 ans, il y a 11 ans, mais j’ai vécu et voyagé à l’étranger en tout six ans dans les dix dernières années.

Plus grande peur/inquiétude avant de partir ? Je ne suis pas quelqu’un de stressé et pour être honnête, je n’étais pas inquiète du tout…

Le conseil que tu aurais voulu avoir avant de partir vivre à l’étranger : de ne pas stresser, de ne pas se faire une montagne de l’expatriation et de ne pas tout vouloir planifier à l’avance, notamment trouver son logement avant d’arriver. Ce n’est pas comme cela que l’on fonctionne en France et c’est la même chose à l’étranger. De même de passer par une agence d’expatriation, c’est la porte aux arnaques. Mieux vaut tout faire tout seul et y aller tranquillement, une chose à la fois! Bons préparatifs!

 

Andrea et Adeline, du blog Map & Fork

Leur conseil : se renseigner à l’avance sur les questions de visas et de couverture santé

Map & Fork
Andrea et Adeline du blog Map & Fork au Maroc

A propos du blog : Nous sommes Andrea et Adeline, un couple franco-italien expatrié au Maroc. La particularité de notre blog est qu’il est bilingue, nous écrivons en français et en italien. Nous avons commencé à bloguer pour raconter nos voyages et partager quelques recettes et y avons pris goût. Nous partageons aujourd’hui nos photos, anecdotes de voyages et conseils, mais aussi notre expérience d’expatriés sur les différences culturelles, les questions pratiques et administratives, les destinations touristiques et les spécialités gastronomiques.

Endroits où vous avez vécu et pour combien de temps : Nous avons vécu à Trieste, en Italie, puis sommes partis en Angleterre, dans le Yorkshire. Après une étape en France, nous nous sommes installés au Maroc il y a quelques mois. Concernant la durée, tout dépend ce qu’on appelle « à l’étranger » car Andrea est italien et Adeline française, mais considérons que l’Europe est un grand pays…. Cela fait 5 mois maintenant que nous avons fait nos valises pour le Maroc.

Plus grande peur/inquiétude avant de partir ? Nous n’avions pas particulièrement peur, en réalité nous étions plutôt excités à l’idée de changer de décor et attendions avec impatience de savoir ce qui nous attendait. Notre inquiétude concernait donc surtout les questions d’organisation car nous avons eu 15 jours pour vider notre appartement et organiser notre départ, le tout en pleines fêtes de fin d’année.

Le conseil que vous auriez voulu avoir avant de partir vivre à l’étranger : dans l’ensemble nous étions plutôt bien informés, mais il y a des informations qu’on aurait bien voulu connaître à l’avance. Ce qui nous a surpris, causé des difficultés voire contraints à changer de pays, c’est le manque d’information sur :

  1. la possibilité d’obtenir un visa ou de le renouveler, notamment qu’il faut parfois disposer d’un certain contrat de travail, avec une durée spécifique, pour pouvoir être résident officiellement
  2. la couverture maladie. En effet, c’est assez compliqué de se voir refuser une couverture santé par son pays d’accueil d’une part et d’être radié et totalement ignoré par son pays d’origine d’autre part. Celui-ci a sans doute été le plus difficile et nous a contraints à quitter l’Italie.

Néanmoins malgré ces déconvenues, nos expériences à l’étranger ont toujours été formidables et nous répéterons l’expérience à l’avenir sans aucune hésitation.

 

Lydia et Julien, du blog Nowmadz.com

Leur conseil : faire l’effort de s’intégrer dans sa culture d’accueil, et préparer son retour

Lydia et Julien du blog Nowmadz en Australie

A propos de votre blog : « Now » « mad », deux mots qui mis ensemble révèlent toute l’histoire de notre tour du monde : un projet un peu fou pour 2 trentenaires qui décident un jour de lâcher une routine bien installée pour partir découvrir le monde.

Endroits où vous avez vécu et pour combien de temps : pour Julien, une expatriation durant ses études, à San Diego, en Californie. Pour nous deux, un long voyage qui nous a permis de découvrir une partie de la Chine, de l’Indonésie, de la Malaisie, du Sri Lanka, de l’Inde, du Népal, de l’Australie, de la Thaïlande, du Chili, de l’Argentine, du Pérou, des USA et du Canada. Chacun de ces voyages aura duré un an (expatriation et tour du monde)

Plus grande peur/inquiétude avant de partir ? Une peur commune à ces deux voyages ? La peur de l’inconnu ! Plutôt banal, n’est-ce pas ?!

Le conseil que vous auriez voulu avoir avant de partir vivre à l’étranger : comme on a vécu deux expériences un peu différentes, on va se permettre de citer non pas un, mais deux conseils 🙂

Le premier, qui pourrait davantage s’approprier à l’expatriation de Julien : faire l’effort d’apprendre la langue, et surtout, de loger avec des locaux ! Durant une année d’échange, on est vite tenté de se retrouver parmi des compatriotes. Les étudiants concernés par ce type d’échange sont souvent jeunes, encore peu habitués à sortir de leur zone de confort, et en plus, ils pensent davantage à s’amuser et à passer du bon temps plutôt que de tirer profit sur le long terme d’une telle expérience. Mon regret (Julien) a été de me mettre en colocation avec mes potes de l’école française d’où je venais. Bien sûr, nous avons passé de super moments et j’en garde de très bons souvenirs, mais vivre auprès d’une famille américaine m’aurait permis d’apprendre leurs coutumes, leur mode de vie, en plus bien sûr, de perfectionner la langue !

Un autre conseil, qui s’applique cette fois davantage au voyage au long cours : il faut absolument préparer son retour. D’un point de vue financier bien sûr, mais il ne faut pas sous-estimer non plus l’impact psychologique d’un tel voyage. Et ce point-là est le plus difficile à anticiper, d’ailleurs je (Lydia) ne sais pas s’il est même possible de l’anticiper ! On n’imagine pas en à quel point et dans quelles mesures une année comme celle-ci, passée à la rencontre d’autres peuples, d’autres cultures, peut vous changer. De notre côté, notre retour était bien ficelé, Julien reprenait son job et moi, j’allais en chercher un. On ne s’est pas posé plus de questions jusqu’à ce que nous rentrions. Et ce fut là notre erreur : sentant les changements qui s’opéraient dans nos têtes au fur et à mesure du voyage, on aurait dû s’autoriser à réfléchir à un autre retour. Rien n’était figé, et avec davantage de préparation (et de volonté), nous aurions pu préparer en amont, pendant le voyage, un retour qui nous plaisait davantage, plutôt que de « subir » celui que nous avions prévu. Le retour a été plutôt terrible pour nous, mais après quelques mois passés la tête dans le sac, nous avons finalement réussi à rebondir. Heureusement !

 

Sarah, des blogs Une parisienne s’émerveille et Hey Flamingo

Son conseil : sélectionnez les amitiés qui vous sont précieuses. Chérissez-les et nourrissez-les.

Sarah des blogs Une parisienne s'émerveille et Hey Flamingo, au Canada
Sarah des blogs Une parisienne s’émerveille et Hey Flamingo, au Canada. Crédit photo @Alexandre Racine / Racine Imagine

A propos de tes blogs : j’ai créé Une parisienne s’émerveille en 2010, quelques mois avant de partir vivre à Montréal. Je l’ai imaginé comme une bulle personnelle, dans laquelle je pourrais explorer ma créativité et partager mes découvertes. Hey Flamingo est né quelques années plus tard. C’est une conversation entre deux soeurs et deux continents :  ma petite sœur Juliette, qui vit toujours à Paris, et moi à Montréal. Nous sommes toutes les deux passionnées de voyages et de créativité. Nous voulions conjuguer les deux pour raconter des histoires inspirantes.

Pays ou villes où tu as vécu, et pour combien de temps : petite, j’ai vécu brièvement aux Antilles. Puis j’ai fait une partie de mes études à Rome. Je vis à Montréal depuis bientôt 7 ans ! En fait, je crois que l’une de mes plus grosses déceptions a été le jour où j’ai compris que je ne pourrais pas vivre dans tous les pays du monde. Je suis une nomade dans l’âme, et une curieuse invétérée. Quand je suis arrivée à Montréal, on m’avait prévenue que la vie à l’étranger avait plusieurs étapes déterminantes : le passage de la 1ère année, des trois ans puis des 7 ans. À chacune de ces étapes, je suis passée par une profonde phase de remise en question. De nombreux amis français qui me disaient qu’ils resteraient ici toute leur vie ont depuis quitté Montréal pour rentrer en France. Contrairement à eux, je répétais toujours que je ne resterais pas longtemps. Ça fait sept ans et je suis toujours ici, sans projet de retour ! Comme quoi, la vie à l’étranger réserve bien des surprises !

Plus grande peur/inquiétude avant de partir ? Je ne me souviens pas avoir eu de peur ou d’inquiétude. J’étais plutôt en rébellion contre la peur que mon entourage projetait sur moi. Je pense notamment à ma mère qui ne comprenait pas que je veuille quitter ma situation idéale (sur le papier) pour l’inconnu. J’avais un job stable (aka le fameux CDI), plutôt bien payé, à 20 minutes de chez moi, avec 10 SEMAINES DE VACANCES PAYÉES (ok celles-ci je les regrette), dans un environnement prestigieux. Mais je me sentais enfermée dans une boîte, étriquée, étouffée. Derrière la façade lisse et clinquante, j’étais misérable. Ma vie manquait d’aventure, de créativité. Alors j’ai décidé de partir dans cette ville qui m’était alors inconnue et où je ne connaissais personne. Comme une envie de secouer ma vie violemment. Ma mère me criait que j’étais folle de risquer de tout perdre comme ça, pour un caprice. Qu’il y avait la crise (qu’est-ce que je déteste ce mot) et que je ne retrouverais peut-être jamais une si belle situation. On s’est engueulées pendant des semaines puis, un jour, je l’ai regardée calmement et je lui ai dit que je refusais de vivre dans la peur. Que j’étais bien trop jeune pour prendre des décisions de vie basées sur la peur. À l’époque j’aurais aimé qu’elle me soutienne et me dise que, quoi qu’il arrive, où que j’aille, quoi que je fasse, je retomberais sur mes pattes. Mais aujourd’hui je suis contente qu’elle ait réagit comme ça. Elle a catalysé toute la peur en elle, ce qui m’en a certainement libérée. Plus elle tentait de projeter ses peurs sur moi, moins j’en avais et plus j’étais déterminée. Mon côté bourrique sûrement 😉

Le conseil que j’aurais voulu avoir avant de partir à l’étranger : quand je suis arrivée à Montréal, j’étais si heureuse de tout découvrir, explorer, défricher, que j’ai sauté dans ma nouvelle vie à pieds joints. Comme je ne pensais pas rester longtemps (et que je ne suis pas fan de téléphone ou de Skype), je partageais mes aventures par l’intermédiaire de mon blog. Avec le temps, je me suis rendue compte que j’avais laissé certaines relations se défraîchir. On s’échangeait quelques messages de temps en temps. On se retrouvait avec bonheur quand je rentrais. Mais en papotant, je m’apercevais qu’ils avaient une vision complètement erronée de ma vie. Comme si le prisme du blog la recouvrait d’une pellicule irisée. Peu à peu, ma vie ici a pris le dessus et certains amis, que j’aimais pourtant de tout mon cœur, se sont éloignés. L’écart devenait trop grand entre nos réalités. J’ai l’impression qu’il y a une règle tacite selon laquelle c’est à celui qui part d’entretenir la flamme de l’amitié. Personne ne m’avait prévenue et j’ai mis du temps à le comprendre. Alors si j’avais un conseil à donner, ce serait : « Sélectionnez les amitiés qui vous sont très précieuses. Chérissez-les et nourrissez-les. Car la vie à l’étranger creuse profondément les écarts !


Rendez-vous sur la page « Services » de mon blog pour tout savoir sur mes séances d’aide à l’expatriation

Un projet de vie expat ou un changement de vie professionelle en vue ? Je suis disponible pour vous aider dans votre projet de vie à l’étranger, quel qu’il soit, et propose des séances d’aide et de discussion par Skype. Je propose également des cours d’apprentissage de l’Anglais de tous les jours, ou relatif à votre domaine professionnel. Pour en savoir plus, rendez-vous sur cette page !

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